
«Etre polygame, c’est illégal et cela ne se fait pas, c’est la loi qui le dit, mais depuis quand un ministre vient dire: on va lui retirer sa nationalité ?», a affirmé Tariq Ramadan
La Justice des Pays-Bas aurait débouté l’islamologue genevois Tariq Ramadan dans le litige qui l’oppose à la Ville de Rotterdam, affirme aujourd’hui le quotidien français Le Monde. La municipalité néérlandaise avait cessé sa collaboration avec M. Ramadan après que ce dernier soit apparu sur PressTV, une chaîne de télévision réputée proche du régime iranien.
« La séparation des pouvoirs semble avoir fonctionné, pour une fois. Son « mentor spirituel » a dû le lacher car autrement cette décision serait impossible pour un homme infaillible du divin… », remarque Patrick Lussi. patriote suisse, démocrate et laïque, sur son blog.
Le prédicateur basé à Genève, avait été engagé par la Ville néérlandaise pour stimuler le dialogue avec les milieux musulmans et faciliter leur intégration. Mais le contrat avait été rompu en août 2009 par les autorités municipales, qui invoquait l’incompatibilité entre la mission de M. Ramadan et sa collaboration avec la chaîne iranienne. Le Genevois a contesté ce licenciement en Justice. Il réclamait à Rotterdam un montant de 85’000 euros de dédommagement. La Ville aurait toutefois respecté les procédures en matière de licenciement et le tribunal aurait donné tort à Tariq Ramadan, le condamnant à payer les frais de la procédure.
La genèse de l’affaire de port d’un niqab au volant et Tariq Ramadan :
Lies Hebbadj, le mari de la jeune conductrice verbalisée pour le port du voile intégral en avril dernier, a été arrêté le 7 août et placé en garde à vue. Son ancienne compagne l’accuse de l’avoir violé en 2003. L’affaire éclate en plein débat en France sur le projet de loi d’interdiction du port de voile intégral décidé par le gouvernement. Le 2 avril dernier, dans une rue de Nantes, une Française de 31 ans, une femme portant un niqab, avait été verbalisée par la police, alors qu’elle conduisait une voiture. S’estimant «lésée», la jeune femme décide de médiatiser l’affaire. Elle organise ensuite une conférence de presse pour contester son amende de 22 euros.
L’affaire a déchaîné la polémique au sein de la classe politique française. Après la passe d’armes entre le gouvernement et l’opposition, c’est autour de Tariq Ramadan, le prédicateur d’origine égyptienne, de s’en prendre avec virulence au ministre français de l’Intérieur, Brice Hortefeux. «Etre polygame, c’est illégal et cela ne se fait pas, c’est la loi qui le dit, mais depuis quand un ministre vient dire: on va lui retirer sa nationalité ?», a affirmé Tariq Ramadan devant près d’un millier de personnes venues assister à une conférence à la mosquée Arrahma, située près de Nantes, sur le thème «Vivre ensemble».
Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a déclaré dimanche 12 août, qu’il considérait « comme un cas de société plus qu’un fait divers » le dossier de Lies Hebbadj, soulignant que le commerçant nantais, mis en examen pour viols aggravés, était « soupçonné en outre de polygamie de fait ». « A la suite de la mise en examen de Lies Hebbadj pour viol aggravé et soupçonné en outre de polygamie de fait, de travail dissimulé et de fraudes aux prestations familiales et sociales », le ministre, dans un communiqué, « rappelle qu’il a toujours considéré ce dossier comme un cas de société plus qu’un fait divers ». Brice Hortefeux confirme qu’il fera « dès la fin de ce mois d’août » des propositions juridiques permettant de mettre en oeuvre la déchéance de nationalité française, « notamment pour les faits de meurtres de policiers ou de polygamie ».
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