
Un film israélien voit sa distribution retardée: Les raisons d’un boycott
Le jeune réalisateur Léon Prudovsky pouvait-il deviner que sa comédie romantique, véritable hymne à Paris et à la culture populaire française dont le conflit israélo-palestinien est totalement absent, allait être victime d’un boycott mené par le réseau de distribution Utopia lors de sa sortie en France le 23 juin dernier ? Certainement pas, remarque Isabelle Marchandier dans Causeur. Et d’ajouter:
« Comment ne pas être surpris face à l’injustice de ce boycott et surtout face aux arguments développés par la fondatrice du réseau de distribution Utopia, Mme Anne-Marie Faucon, dans sa lettre adressée aux professionnels du cinéma1 ? […] Déprogrammer À 5 heures de Paris pour condamner Israël revient à accomplir son devoir de citoyen !
Faut-il rappeler à Mme Faucon que Léon Prudovsky n’est pas responsable de la stratégie des forces armées israélienne qui ont lancé l’opération d’arraisonnement de la flottille désormais mondialement célèbre ?
Mais s’agit-il simplement dans le cas d’À 5 heures de Paris d’une prise d’otage médiatique due à l’actualité d’Israël, pays du jeune réalisateur ? Sans doute, mais pas seulement.
En fait, la coïncidence de calendrier entre l’assaut de la flottille et la date de sortie du film sert plutôt de couverture pour cacher le véritable reproche adressé au cinéaste.
S’il y a une chose à propos de laquelle Léon Prudovsky est bien responsable, c’est le sujet de son film. À 5 heures de Paris n’est pas un film engagé, n’est pas un film pacifiste et encore moins un film antisioniste.
Il a donc peu de chance de plaire au réseau de distribution Utopia, proche des associations anticapitalistes et qui se targue de programmer de nombreux films israéliens et palestiniens engagés.
Pour Mme Faucon, la relation amoureuse qui se noue à travers un jeu de séduction plein de charme et de délicatesse, entre Yigal, le chauffeur de taxi divorcé et Lina, la très séduisante professeur de piano de son fils, est une preuve d’indécence comparée à la souffrance des palestiniens dans la bande de Gaza. A ses yeux, l’inadéquation du film romantique et de la tragique réalité est condamnable.
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