
L’amalgame de discours simpliste et de radicalité séduit des jeunes
La montée en puissance en France du tabligh et du salafisme, deux courants prônant un islam rigoriste, pose des difficultés aussi bien aux pouvoirs publics qu’aux autres responsables musulmans, souligne le quotidien La Croix. Dans un long article Anne-Bénédicte Hoffner explique:
« En quelques mois, avec leur discours simpliste et leur image d’hommes pieux, les salafis de Guyancourt ont réussi à s’attirer quelques sympathies. Lors de la dernière assemblée générale de l’association, ils ont emporté la majorité et exclu l’imam. Résultat : alors que la mosquée devait démarrer des travaux d’agrandissement, « le maire a tout bloqué », déplore Abdellali Mamoune. Un schéma que connaissent bien les spécialistes de l’islam, notamment au ministère de l’intérieur. Comme les élus et les habitants des banlieues sensibles, ils constatent le développement – même s’ils restent extrêmement minoritaires – des deux courants de l’islam radical présents en France : le tabligh (appelé aussi en France Foi et Pratique) et le salafisme. « Tous deux ont un point commun : une lecture littéraliste de l’islam, note Samir Amghar, chercheur à l’EHESS. Mais pour le reste, les facteurs sociaux et historiques de leur essor sont très différents. »
Organisation reconnue – l’un de ses responsables siège au Conseil français du culte musulman –, le tabligh est axé sur la prédication de masse. Extérieurement, un « tablighi » ressemble à s’y méprendre à un salafi.[…] « Si l’on se contente de compter combien ils tiennent de mosquées, on ne comprend pas la nature du mouvement », confirme un autre spécialiste de la question, pour qui « la question est plutôt de savoir combien de salles de prière les salafistes influencent, en se maintenant dans cette posture critique. »
Du fait de cette absence de toute structure, les responsables musulmans, mais aussi élus et préfets ont du mal à contrer la mouvance salafiste. Car le phénomène pose problème aux musulmans eux-mêmes.[…] Aux policiers et fonctionnaires territoriaux auxquels il propose des formations, le sociologue Omero Marongiu martèle la même chose : « Pas besoin d’une loi. Dès lors qu’il existe un règlement impliquant qu’une personne soit reconnaissable, il faut être très ferme et exiger qu’une femme enlève son voile intégral. Si l’on ouvre une brèche, les gens s’y engouffrent. »
Voir la vidéo TF1 News: Grâce au salafisme, « les musulmans exclus accèdent à une élite »
Vidéo 2 : Harry Roselmack en immersion chez les salafistes Cheikh Salim Abou Islam
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