
La réclamation de modernité n'est pour Ramadan qu'un propos de surface
Hautement controversée, la figure de Tariq Ramadan est depuis plusieurs années l’objet d’une presse critique, majoritairement hostile à ce qui est perçu comme un exercice constant de duplicité, souligne Georges Leroux dans Le Devoir. Et d’ajouter: Aux intellectuels occidentaux le discours des droits de la personne et des valeurs universelles, aux auditoires musulmans un discours de conquête et de condamnation de la décadence occidentale. Cette accusation est-elle fondée? ». Extraits:
« Auteur de plusieurs ouvrages destinés à un lectorat européen, où il présente le projet d’une réforme libérale de l’islam religieux, Ramadan est aussi un prédicateur omniprésent, notamment auprès d’un auditoire musulman partagé entre un désir d’intégration et une fidélité à la tradition.[…] Deux livres, écrits d’un point de vue résolument opposé, méritent qu’on s’y arrête. Le premier est l’oeuvre d’un théologien catholique réputé, expert à Vatican II et bien connu au Québec pour son engagement dans le dialogue interreligieux et les causes de justice sociale. Proposant une lecture bienveillante, Gregory Baum prend le parti d’une interprétation d’abord théologique de la pensée de Tariq Ramadan. Se fondant sur l’oeuvre publiée, et laissant de côté la critique politique, il y trouve un projet de modernisation comparable à celui de la théologie catholique au XIXe siècle.[…] Même s’il n’est pas facile de cerner la place de Tariq Ramadan au sein des diverses écoles de l’islam contemporain, Gregory Baum le situe dans le courant réformiste al-nahda, qui émerge au XIXe siècle.[…] Au regard d’une critique comme Caroline Fourest, l’ensemble de cette interprétation ne peut que constituer l’exemple de la candeur caractéristique des intellectuels occidentaux de gauche, soucieux d’accommodement et aveugles sur les ressorts théocratiques et inégalitaires de l’islamisme.
Retraçant la biographie de Ramadan, elle montre la prégnance de l’héritage spirituel et politique de Hassan el Banâ et insiste sur la duplicité constante repérable dans la prédication enregistrée sur cassettes et les discours à tous. Son analyse des réseaux soutenus par Ramadan à partir du Centre islamique de Genève tend à montrer des liens complexes avec des mouvements islamistes et, dans la deuxième partie de son essai, elle présente une discussion très informée de tous les aspects problématiques de sa pensée: rapports inégalitaires, refus de l’intégration, critique politique des moeurs occidentales.
Cet ensemble conduit selon elle à un constat récurrent: la réclamation de modernité n’est pour Ramadan qu’un propos de surface, destiné à lui donner une légitimité dans les groupes qu’il veut pénétrer, mais le fond de sa pensée est un intégrisme rigide, manipulateur et ultimement violent.[…] »
Tarik Ramadan est adoré dans les banlieues Françaises islamisées, et c’est bien ça le pire !