
Téhéran n’y croit tout simplement pas et ne veut pas admettre l’idée même que la Turquie puisse être représentative du monde musulman
«Les derniers coups d’éclats d’Ankara, notamment avec l’Iran, a mis mal à l’aise le monde arabe. Les dirigeants turcs, selon leur bonne habitude, semblent oublier l’histoire de leur pays et le passé tumultueux de l’empire ottoman envers les populations arabes et les territoires qui se sont indument appropriés à leur dépend (le golfe d’Alexandrette -Iskenderiye par exemple)», remarque Karine Ter-Sahakian, sur PanArmenian. Et d’ajouter:
«Devenir une puissance régionale, reconnue en tant que telle par ses voisins, est le désir profond caressé par Ankara. Avec des relations à peine tiède avec la Grèce, un contentieux de taille avec Chypre, un autre tout aussi important avec l’Arménie, une poudrière en formation avec l’Irak lié au problème kurde, il est fort probable que ‘ce désir profond’ reste au niveau du rêve.»
Selon l’analyste:
«Il y a un autre aspect tout aussi important dans l’ambition de l’Iran de devenir une puissance régionale : l’islamisme. La République islamique estime qu’elle devrait être le défenseur de l’Islam dans la région, et que personne ne peut la remplacer dans ce rôle. Soutenue par l’Arabie saoudite, la Turquie cherche aussi une position dominante dans la région et déplace ses pions basés sur la laïcité, rivalisant ainsi avec Téhéran. Cependant, l’Iran ne peut tout simplement pas permettre une telle tournure des événements. Peu importe à quel point le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan peut soutenir l’administration actuelle de l’ayatollah Khamenei et à quel point il peut essayer de convaincre Téhéran qu’il respecte les valeurs islamiques, Téhéran n’y croit tout simplement pas et ne veut pas admettre l’idée même que la Turquie puisse être représentative du monde musulman. L’histoire récente de ‘Free Gaza’, qui en principe, était destinée à gagner la sympathie du monde arabe et montrer que l’Islam pour Ankara est plus important que ses relations étroites avec Israël, a mis en lumière un certain nombre de problèmes que la Turquie a avec le monde arabe, et ce malgré le fait que M. Erdogan ait déclaré solennellement : « Le Turc ne peut pas vivre sans l’Arabe ». Néanmoins, si triste que cela puisse être pour Ankara, le Hamas a déjà refusé ses services, en soulignant qu’il préférait traiter uniquement avec l’Égypte.[…] Le premier ministre Erdogan est clairement en perte de popularité, et à cet égard l’amélioration des relations avec l’Arménie serait fatale pour lui. L’opposition turque, qui est déjà mécontente de la politique étrangère et intérieure de la Turquie, pourrait facilement détrôner le premier ministre non désiré.[…] » Lire l’intégralité de l’analyse
Vidéo: Manifestation dans les rue d’Istanbul des islamistes radicaux après le retour des islamikaze humanitaires de la flotille jihadiste
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