
Le blocus de Gaza reste un moindre mal
«Le plus important est la déception de l’électorat israélien : par deux fois Israël s’est retiré (du Liban en 2000 et de Gaza en 2005), et chaque fois il a reçu en retour des roquettes et une menace iranienne dans le dos. D’où l’avènement du gouvernement Netanyahou/Lieberman. Chaque Français indigné doit d’abord se poser une question : comment aurait-il agi s’il avait dû voter en Israël l’an dernier ?», remarque Gil Mihaely, historien et journaliste, sur Causeur.fr. Extraits:
«[…] Bombardement aérien, assassinats, opération de grande envergure, opérations du Mossad : tous ces moyens et d’autres encore étaient sévèrement condamnés tandis qu’en même temps la violence du Hamas trouvait des soutiens en Occident. Les 20.000 islamistes massacrés par Assad en 1982 n’ont pas suscité autant de protestation que les neuf militants tués par Israël. Même les méthodes turques, un peu plus douces que les méthodes syriennes (“seulement” 40 000 Kurdes tués depuis 1984) sont inenvisageables pour Israël.
Dans ces conditions, face à un Hamas qui ne cède pas d’un millimètre, n’accepte pas les conditions a minima du quatuor, continue de tirer des roquettes, des obus de mortier, de perpétrer des attentant et d’envoyer des snipers perturber la vie de l’autre côté de la frontière, la seule arme disponible est la pression économique.
Reste donc la seule question qui vaille : l’efficacité du blocus et plus généralement de cette politique vis-à-vis du Hamas. Si le but est de rendre le Hamas impopulaire à Gaza, qui peut prétendre connaître l’état d’esprit des Gazaouites vivant sous le joug d’une dictature ? Il est tout aussi impossible d’affirmer que la dureté de leur vie crée un désamour entre le peuple et le gouvernement que de prétendre que la détestation d’un ennemi commun a créé une union nationale. On sait en revanche qu’après l’opération Plomb durci, les tirs de roquettes, s’ils n’ont pas cessé, sont devenus beaucoup plus rare. Y a-t-il un lien de cause à effet entre la violence de l’opération israélienne et la modération de la violence palestinienne depuis ? Combien de temps cela peut durer ? Voilà d’excellentes questions plus importantes encore que la technique d’abordage de la marine israélienne.
Insensible à la souffrance de ses administrés et pratiquant la lutte armée pour l’éradication d’Israël (à laquelle l’OLP a renoncé), le Hamas peut compter sur le soutien systématique des trois quarts des pays membres de l’ONU et d’un nombre croissant d’Occidentaux. Dans ces conditions sa meilleure stratégie est la patience : il lui suffit d’attendre que les opinions publiques arabes et européennes obligent leurs gouvernements à faire pression sur Israël. L’injustice, voyez-vous, n’est pas toujours là où l’on croit…
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