
« Pourquoi tant d'hommes et de femmes d'Afrique tentent-ils la double traversée du désert et de la mer pour rejoindre l'autre rive, au risque de leur vie ? »
Selon Mgr Claude Rault [photo], évêque du diocèse de Laghouat-Ghardaïa en Algérie; « il n’y aura pas de paix sereine entre les deux rives de la méditerranée (nord et sud) tant que le phénomène douloureux des migrations n’aura pas été résolu ». C’est ce qu’il a déclaré lors de la messe qu’il a présidée dans les Côtes d’Armor, en Bretagne, dimanche 26 juillet [source: Agence Zenit 31.07]. Depuis 1954, un pèlerinage islamo-chrétien y est en effet organisé, avec des conférences et des tables rondes sur les relations entre chrétiens et musulmans. Mgr Rault, qui est religieux missionnaire d’Afrique (Père blanc) a développé le thème du pèlerinage : « Que pouvons-nous faire pour une paix sereine entre les deux rives ? » L’évêque de Laghouat-Ghardaïa a expliqué comment son diocèse tente de mettre cela en pratique. Dans un diocèse « qui ne dépasse pas la centaine de chrétiens », Mgr Rault reconnaît qu’ils sont amenés à regarder autour d’eux, à poser sur les autres « un regard de compassion active », à « collaborer en partenariat » avec les autres, pour « une terre plus fraternelle », même si « cela ne va pas toujours de soi », et que « tout engagement pour la paix provoque l’adversité ». « Nous avons besoin de la différence de l’autre pour exister », les différences « nous enracinent dans la profondeur de notre foi ».
« Jamais nous n’utilisons nos activités pour convertir l’autre à la foi chrétienne », car ce serait « dévoyer le message du Christ ». « La conversion est l’affaire de Dieu », a-t-il poursuivi.
Pour terminer, Mgr Rault a confié un « souci » à l’assemblée : le « drame douloureux » des migrations.
« Nous sommes démunis devant ces flux migratoires », « comme les disciples devant Jésus », avant la multiplication des pains, qui s’interrogent : « Où pouvons-nous leur trouver à manger ? », a-t-il reconnu. « Pourquoi tant d’hommes et de femmes d’Afrique tentent-ils la double traversée du désert et de la mer pour rejoindre l’autre rive, au risque de leur vie ? », s’est interrogé Mgr Rault.
« Il faut que la réponse soit forte et profonde, vitale. Si nous ne leur donnons pas le pouvoir d’accéder au mode de vie auquel ils ont droit ils viendront chez nous chercher ce qu’ils n’ont pas chez eux et nous n’aurons pas le droit de le leur refuser. La question des migrations est un fait de notre temps », a-t-il affirmé.
Lire l’intégralité de l’article de Gisèle Plantec [Zenit.org]
Discussion
Pas encore de commentaire.