
"A aucun moment, s'enfermer dans un drap noir n'aurait pu être rattaché à la simple application automatique d'une religion"
« Que faut-il de plus pour interdire tout vêtement qui dépersonnalise un être humain ? », demande Dounia Bouzar dans une tribune dans Le Monde daté du 23 juin. Et d’ajouter: » La burqa ou le nikab ont ça de bien qu’ils sont clairs – si l’on peut dire – sur le but qu’ils poursuivent : il s’agit d’ériger une frontière infranchissable entre ceux qui sont « dedans » et ceux qui sont « dehors »… Il s’agit de mener les adeptes à l’autoexclusion et à l’exclusion des autres, tous ceux qui ne sont pas comme eux… Est-ce la peine d’entamer un grand débat sur de telles évidences ? Serait-ce le cas si ces groupuscules se référaient non pas à l’islam mais au christianisme ou au bouddhisme ? Car c’est un fait, lorsque la religion musulmane est en cause, chacun perd son latin et n’applique plus ses critères de raisonnement habituels. On ne sait pas où mettre le curseur […]. Car ne nous trompons pas : ces groupuscules qui se réclament « salafistes » ne s’inscrivent pas dans l’histoire musulmane, ils sont une émanation moderne de ce dernier siècle ! Ouvrir un débat pour limiter la liberté religieuse reviendrait à les considérer comme un courant musulman et non pas comme une simple secte. Toute leur stratégie consiste justement à faire passer leurs discours totalitaires comme s’ils étaient de simples commandements religieux.[…] Accepter le drap noir ne serait pas un signe de respect de l’islam, ce serait au contraire perpétuer les stéréotypes datant de la période coloniale. »
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