Le Monde – Abel Mestre et Caroline Monnot – 24 Février 2009 | C ‘est l’histoire d’un humoriste dont les meilleurs amis d’aujourd’hui sont ses pires ennemis d’hier. D’un comique qui, il y a douze ans, s’engageait en politique, à Dreux (Eure), contre Jean-Marie Le Pen, qu’il qualifiait alors de « grand marabout borgne », et qui offre désormais son théâtre à des courants politiques plus radicaux encore que le Front national.[…] Pour l’humoriste et ses amis, il n’y a plus désormais ni gauche ni droite. Il y a le système – comprendre « l’axe américano-sioniste » – et les ennemis du système. D’où l’étrange attelage qui gravite autour de lui : chiites radicaux du Centre Zahra, héritiers de Maurras, quelques jeunes de banlieue et des étudiants membres de l’extrême droite musclée. Ce 29 janvier [ndlr, Théâtre de la Main d’or « J’ai fait le con »], la sécurité était assurée par des jeunes gens barbus, habillés à la manière des salafistes. Au centre de cette galaxie, un club politique : Egalité et Réconciliation, une association créée il y a deux ans, qui a toujours évolué à la périphérie du Front national. [….] La matrice idéologique d’Egalité et Réconciliation emprunte à la ligne politique du GUD, impulsée par M. Chatillon au tournant des années 1990, quand ce dernier avait imposé un positionnement violemment antisioniste au nom de la défense de l’identité. Lors d’une manifestation de soutien aux Palestiniens, à Paris, le 24 janvier, Alain Soral et une partie de ses troupes ont ainsi tenté de défiler aux cris de : « Sioniste, casse-toi, la France n’est pas à toi ! »[…] Ce jour-là, Egalité et Réconciliation était hébergée dans le cortège du tout nouveau Parti antisioniste créé par le centre chiite radical Zahra, souvent représenté au Théâtre de la Main d’or de Dieudonné et assidûment courtisé par l’extrême droite. C’est l’histoire d’un humoriste jadis opposé au FN et qui incarne la dernière provocation en date de l’extrême droite radicale.
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