Cinq militants pro-Hamas en correctionnelle: Les militants du collectif « BOYCOTT 68 » lancent un appel à un rassemblement à Mulhouse le 13 septembre

Le BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) veut faire pression sur la justice en appelant à manifester à Mulhouse le 13 septembre

Le 26 septembre 2009, cinq militants pro-Hamas du collectif « Boycott 68 », étaient intervenus devant l’hypermarché Carrefour d’Illzach pour distribuer des tracts et appeler au boycott des produits israéliens. L’hypermarché a porté plainte pour dégradation légères et le parquet a transformé cette plainte en provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale. L’action a également fait l’objet d’une seconde plainte, qui émane elle, du BNVCA, le Bureau de vigilance contre l’antisémitisme. Lundi prochain, cinq prévenus; Farida Trichine (Justice pour la Palestine Alsace), Henri Eichholtzer (France Palestine solidarité 68), Mohammad Akbar (association REDA), Aline Parmentier (PCF Haut-Rhin) et Jacques Ballouey (Les Verts Haut-Rhin), seront jugés au tribunal correctionnel de Mulhouse pour incitation à la haine raciale ou envers un groupe en raison de sa religion. Il leur est reproché d’avoir distribué des tracts sur le parking de l’hypermarché Carrefour à Illzach, le 26 septembre 2009, appelant au boycott des produits provenant d’Israël.
Hier jeudi 9 septembre, Guy Peterschmitt, président de l’association France Palestine Solidarité du Haut-Rhin, Henri Stoll, conseiller général et maire de Kaysersberg, Jacques Muller, sénateur maire de Wattwiller, Perrine Olff-Rastegar, membre du collectif judéo-arabe et citoyen pour la paix de Strasbourg, et Yves Moulin du collectif Boycott 68 qui avait lancé l’opération de tractage, ont demandé hier dans une lettre adressée au procureur de la République de Mulhouse à être inculpés « de la même manière » que les cinq militants.
Mercredi, des parlementaires européens, actuellement en session à Strasbourg, avaient également apporté leur soutien aux cinq personnes poursuivies. « Dans cette affaire, on utilise la justice à des fins politiques », a dénoncé lors d’une conférence de presse l’eurodéputé français Jacky Hénin.
Alain Duphil, diacre de Toulouse, et président de l’association « une fleur pour la Palestine », a adressé aux cinq militants mulhousiens qui comparaîtront en correctionnelle le 13 septembre, un message de soutien accompagnant une pétition signée de 52 chrétiens de Haute Garonne.

Cinq personnes, dont deux élus, ont signé à Colmar un courrier à destination du procureur de la République de Mulhouse pour demander à être « co-inculpés »

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, considère que les actions et les appels au boycott des produits israéliens constituent un crime d’incitation à la discrimination raciale

Le boycott des produits israéliens constitue un « crime »,  a dénoncé voilà quelques jours par le ministre français de l’Intérieur, Brice Hortefeux. Une déclaration qui tranche avec le silence prudent observé par les autorités françaises depuis le lancement en janvier 2009 de la campagne de manifestations contre les magasins de grande surface distribuant des produits israéliens et « casher ».

« Vous avez attiré mon attention sur l’importance de sanctionner les agissements du Collectif BDS [Boycott, désinvestissement, sanctions] en raison des agissement de certains de ses membres dans les magasins d’alimentation, rappelle ainsi Brice Hortefeux dans un courrier adressé fin août au Centre Simon Wiesenthal. Tout comme vous, je considère que ces actions et les appels au boycott des produits israéliens constituent un crime d’incitation à la discrimination raciale ». Lorsque les faits sont avérés, la justice française n’hésite d’ailleurs pas à sévir : en témoignent les 1 000 euros d’amende infligés en février dernier par un juge bordelais à une boycotteuse qui avait apposé un autocollant « Boycott Apartheid Israël » sur des jus de fruit provenant de l’Etat hébreu dans une grande surface de Mérignac (Gironde)