
L'historienne souligne les différences entre l'antijudaïsme du Moyen Age et de l'époque moderne
Dans son livre; « Retour sur la question juive », Elisabeth Roudinesco analyse la nouvelle confusion des mots qui empoisonne les débats depuis un bon demi-siècle, surtout depuis la création de l’Etat d’Israël : comment la critique du sionisme se voit taxer d’antisionisme, comment l’antisionisme, dans certains contextes, finit par se confondre avec l’antisémitisme, explique Jacques Le Rider dans Le Monde. Le temps présent est placé sous le signe de la mémoire de la Shoah. Mais il est dominé aussi par le négationnisme, dont cet ouvrage retrace l’histoire avec précision et objectivité. A la galerie des grands pervers négationnistes, s’ajoute la série consternante de ces cas où l’antisémitisme refoulé revient au galop dans des dérapages discursifs distinguant, par exemple, les juifs des « Français de souche ». Décidément, on n’en finit jamais avec la question juive. Un passage autobiographique du livre est particulièrement réussi. Enseignante de français en Algérie pendant la guerre des Six-Jours (1967), Elisabeth Roudinesco vit les murs de sa salle de classe se couvrir de croix gammées, et passa aux yeux de ses élèves pour une ennemie sioniste. « Ils pensaient que j’étais juive puisque je combattais l’antisémitisme, écrit-elle. Je l’étais bien sûr, mais pas comme ils le croyaient. Je l’étais au sens de la judéité et non du judaïsme. »
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