
Grand rabbin de Pologne, Michaël Schudrich: "A chaque fois que, dans le monde, la Shoah est niée, le monde se rapproche de la possibilité que cela se produise à nouveau."
Cette semaine, des représentants de toutes les religions se sont retrouvés à Cracovie. Cette rencontre pour la paix, organisée par la communauté Sant’Egidio, se situe dans la droite ligne de l’esprit d’Assise. Voici 20 ans, s’y déroulait la première rencontre à l’initiative de Jean Paul II. « Aucune religion et aucune croyance ne peuvent être à l’origine des conflits, des violences et des guerres, a déclaré le cardinal de Cracovie Stanislas Dziwisz. Le nom de toutes les religions est la paix, car la paix est le nom de Dieu. » En souvenir du début de la seconde guerre mondiale et de ses victimes, les participants sont allés en pèlerinage au camp de concentration d’Auschwitz : « Peut-être que si, il y a 70 ans, nous avions pu nous rencontrer ici, l’inhumanité aurait reculé », a déclaré le grand rabbin de Pologne, souligne Jeanne Emmanuelle Hutin dans l’éditorial de Ouest-France. Lors du congrès, Mgr Norvan Zakarian a mis en garde les 5000 participants et personnalités politiques contre la poursuite du Génocide Culturel au-delà des frontières de l’Arménie.
« Après avoir rappelé ici le 1er Génocide du 20ème siècle [ndlr, « la destruction des 2/3 des Arméniens de l’Empire Ottoman » en 1915] nous irons à Auschwitz rendre hommage aux victimes de la Shoa, le Génocide d’un autre peuple très ancien, le peuple Juif. Nous y évoquerons ensemble le souvenir des 6 millions de Juifs ainsi que celui des Russes, des Polonais et des autres peuples d’Europe, victimes, durant la seconde guerre mondiale, de l’intolérance, de la haine, du vandalisme » a-t-il ajouté.
L’article de Stéphanie Le Bars « A Cracovie, la question de la Shoah parasite le dialogue interreligieux porté par la communauté Sant’ Egidio » (Le Monde, 10.09), révèle pourtant que la délégation musulmane venue d’Inde, d’Afrique ou du Moyen-Orient était numériquement faible, « une situation due au Ramadan », selon les organisateurs. D’où la question de Marc Knobel dans la newsletter du Crif (daté du 10.09) : Est-il exact que le Ramadan empêcherait des musulmans de pénétrer dans le camp (en pleine journée) ?
Présent à la soirée inaugurale, un dignitaire de la célèbre université égyptienne Al-Azhar, s’est éclipsé lundi, sans passer par Auschwitz, après un discours dénonçant le mépris de l’Occident pour les musulmans, rapporte Stéphanie Le Bars.
D’où la question de Marc Knobel dans la newsletter du Crif (daté du 10.09): N’est-il pas regrettable que cette personnalité pourtant si prompt par ailleurs à dénoncer les relents « d’islamophobie » occidentale, ait délibérément ignoré de se rendre à Auschwitz ? Les victimes du nazisme comptent-elles à ses yeux ?
Stéphanie Le Bars rapporte également que la compréhension de la Shoah par le monde musulman est inégale. « On n’en a aucune connaissance », a témoigné le responsable du centre islamique de New-Delhi. D’où la question de Marc Knobel dans la newsletter du Crif : Comment expliquer que, dans pratiquement aucun pays musulman, un enseignement de la Shoah ne soit réellement délivré ? Stéphanie Le Bars révèle enfin que l’algérien Mohammed Esslimani, professeur de droit islamique en Arabie Saoudite, se soit montré plus direct encore : « La notion de Shoah, les musulmans connaissent : ils vivent le même film à Gaza. » D’où la question de Marc Knobel dans la newsletter du Crif : Qui donc instrumentalise (dans cette affaire) la Shoah et qu’est ce que cette comparaison indécente, malsaine et perverse entre le conflit de Gaza et les 6 millions de victimes de la Shoah ? Qu’est ce que cette ignorance que nous pourrions qualifier de « feinte » et cette instrumentalisation ? […]
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