
« L’urgent, c’est de désintoxiquer nos sociétés de l’extrémisme. On devrait copier l’exemple des alcooliques anonymes. Ouvrons des lignes pour « extrémistes anonymes. Et écoutons… »
« […]« Il y a pour nous, Arabes, un modèle Sud-Est asiatique. Une sorte de troisième voie entre l’Occident et le monde islamique qui, après avoir irrigué des siècles de son savoir, est aujourd’hui piégé par le lien entre Etat, nationalisme et religion. Nos sociétés arabes, assommées par la mauvaise gouvernance et par les inégalités, sont lobotomisées. Il faut une renaissance intellectuelle. Repartir sur la « route des idées ». Le dialogue, pour cela, est indispensable. Mais pas entre les religions. « Entre les croyants. En tenant compte aussi de l’hétérogénéité du monde musulman », argumente le prince Hassan, dont l’épouse est d’origine pakistanaise. D’où sa demande d’audience à Benoît XVI à l’automne 2006, après son controversé discours de Ratisbonne. « J’ai étudié avec les pères dominicains dont la connaissance des mœurs bédouines était infinie. C’est, entre autres, sur le respect de l’histoire que nous devons, au Proche-Orient, reconstruire la confiance. » D’où son ardeur à établir des ponts : « Est-il normal que, pour parler en même temps à des Israéliens et des Palestiniens, je passe par les catholiques de Pax Christi ? Nous devons nous affranchir de la pression politique sur les différentes confessions. Elle ne fait que nous éloigner. » […] Toutes les ombres, évidemment, ne disparaîtront pas. Comme celle de l’Iran en proie à la répression antidémocratique. Même si les divisions au sommet trahissent la sourde bataille en cours à Téhéran. « Le changement viendra de l’establishment iranien, affirme le prince Hassan. Je suis pour ma part très confiant dans les chiites. Leur bon niveau d’éducation est un gage d’ouverture sur le monde ».[…] La discussion s’achève sur l’évocation de la « burqa » contre le port de laquelle le gouvernement français vient de s’élever. Veste posée sur sa chaise, le descendant du prophète Mahomet n’esquive pas. « L’Islam n’a rien à voir avec la haute couture assène-t-il. Lorsqu’elle est revêtue pour provoquer, la Burqa n’est pas une affaire de conscience religieuse. Je suis pour respecter les lois du pays dans lequel on vit. »[…] »
Lire l’intégralité du reportage
Suite à la lecture de l’entretien avec le Prince Hassan de Jordanie,
Que n’attend-on plus souvent s’exprimer la sagesse arabe? Pourquoi est-elle si souvent absente du débat? Pourquoi ne voit-on d’occident que des arabes archi fortunés ou de pauvres hères hurlant par vagues leur dépit et leur colère contre l’occident qui ne peut rien contre le fait que quelques-uns des leurs confisquent l’immense manne du pétrole depuis un demi siècle? Existe-t’il une intelligensia prête à mettre en avant de nouveau le raffinement de la culture arabe, l’éducation, la santé, la culture pour tant de peuples laissés à l’abandon?