
La dynamique conquérante qui a affermi le rôle régional de l’Iran, aux dépens du bien-être intérieur
Pourquoi le guide de la révolution, Ali Khamenei, a-t-il décidé de maintenir Ahmadinejad à la tête de l’Etat, contre la volonté des électeurs qui ont sans doute massivement voté pour son rival, Mir Hossein Moussavi, un homme parfaitement «compatible» avec les valeurs de la République islamique, provoquant l’Intifada la plus forte que cette dernière ait connue depuis sa naissance ?, demande Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes, à Paris, dans Le Temps. Extraits: « […] Parmi les quatre candidats agréés, seul Ahmadinejad était resté sur une ligne anti-américaine radicale, les trois autres ayant plaidé pour une décrispation des relations de l’Iran avec son voisinage et avec les Etats-Unis. En reconduisant le président sortant, le guide espère ainsi sanctuariser le régime, forcer la cohésion nationale face aux «menaces» extérieures, contraindre ses dirigeants à faire bloc, poursuivre son programme nucléaire, y compris sans doute dans son volet militaire, et confirmer les «acquis» de l’exportation de la révolution, dont le bilan est éclatant. Cette conduite provoque la plus grave crise du régime depuis 1979, ainsi que de réelles fractures au cœur du «Vatican iranien».[…] Bien que la situation socio-économique de l’Iran soit déplorable, le régime peut ainsi s’enorgueillir d’avoir réalisé la jonction entre la Caspienne et la Méditerranée, en créant cet arc chiite qui réunit désormais l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Hezbollah libanais, avec son prolongement sunnite palestinien, grâce au parrainage du Hamas à Gaza.[…] Le duo à la tête de l’Etat iranien ne veut pas qu’Obama lui impose une détente et lui vole la sympathie des Arabes. Mais l’effort de guerre massif – en dépit des embargos –, les pétrodollars consacrés au nucléaire et à l’exportation de la révolution, des performances économiques très médiocres, un isolement grandissant face à une large coalition de pays ennemis ou inquiets de ses visées, ainsi que l’évolution toujours plus dictatoriale du régime ont fini par provoquer une rupture au cœur même de la «mollarchie». » Lire l’intégralité de l’article
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