AgoraVox Nicolas Jullien lundi 26 janvier 2009 | Durant la dernière guerre entre le Hamas et Israël, le bilan humain du côté palestinien était, jour après jour, de plus en plus lourd. A la fin du conflit dimanche 18 janvier 2009, il y avait eu 1315 morts et 5300 blessés, dont surtout des civils. Pourtant, dans un premier temps, le Hamas refusait toute idée de cessez le feu et voulait continuer le combat. Finalement les belligérants le décrétèrent chacun de leur côté, samedi 17 janvier 2009 pour Israël, et dimanche 18 pour le Hamas.
Mais dès la fin de la guerre, alors que les gazaouis se remettent à peine des souffrances endurées, le Hamas affirmait qu’il se réarmerait en dépit des efforts israéliens et internationaux pour empêcher la contrebande d’armes à la frontière avec l’Egypte, et que les tirs de roquettes pourraient continuer.
Pouvons-nous donc croire à la fin définitive des hostilités ? Et surtout, nous pouvons nous interroger sur les intentions du Hamas ? Que cherche t-il exactement ? […] Il est critiquable que le Hamas ait accepté l’idée d’une guerre pour laquelle les forces étaient inégales, sans considération pour leur peuple qui allait forcément être le premier à en souffrir. Mais ainsi ils s’attirèrent les sympathies du monde arabe car ils apparurent comme le peuple qui résistait à l’ennemi israélien plus puissant sans se rendre. De plus, il faut ajouter que les dirigeants du Hamas prennent les décisions alors qu’ils ne vivent pas sur place à Gaza auprès de leur peuple et qu’ils ne risquent rien, eux, puisqu’ils vivent en exil à Damas ou à Beyrouth. Le Hamas a instrumentalisé les morts civils avec la tradition de la glorification du martyr : mourir étant donc ici un honneur.[…] Et en refusant pendant longtemps, au cours de la guerre, toute idée de trêve, le Hamas s’est-il montré indifférent à la souffrance de son peuple ? […] Ce que nous pouvons comprendre est que le Hamas ne souhaite pas la paix dans l’état actuel des choses. Ils veulent un Etat palestinien avec les frontières de 1967 et avec pour capitale Jérusalem-est ; ils veulent qu’Israël ne contrôle plus les frontières, le tout sans jamais reconnaître l’Etat hébreu. Or ils n’obtiendront pas satisfaction sans des négociations, des négociations qui nécessitent au préalable une reconnaissance formelle d’Israël, ce que les dirigeants du Hamas refusent toujours. Or la paix durable passera forcément par un compromis…
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