Pour le JDD, l’écrivain Bernard-Henri Lévy a parcouru Israël pendant huit jours au coeur de l’opération « Plomb durci », rencontrant tous les dirigeants de l’Etat hébreu. Extraist d’un témoignage exclusif:
Journal Du Dimanche 18.01.2009 | […] Amos Oz est effondré. Le grand écrivain, conscience du pays et, en particulier, du camp de la Paix, l’auteur de Aidez-nous à divorcer que je retrouve, à Jérusalem, chez notre ami commun Shimon Pérès, se rappelle comment Tsahal a dû traiter, il y a sept ans, l’affaire du « génocide de Jénine » (66 morts, dont 23 israéliens). Puis, au moment de la guerre du Liban, le cas du drame de Cana (remake, selon certains, de l’assaut sur le ghetto de Varsovie). Nous parlons, aussi, des armes terrifiantes qu’utiliserait Tsahal (et dont l’effet serait d' »avaler » l’oxygène autour du point d’impact). La rumeur du jour, pourtant, cette histoire de maison où l’on aurait, dans la zone de Zeitoun, attiré cent personnes avant de tirer dans le tas lui semble si insensée qu’il ne sait, ni par quel bout la prendre, ni comment elle a pris corps. Tout a commencé, semble-t-il, par un vague témoignage recueilli par une ONG. Puis quelques journalistes: « Qu’on laisse la presse entrer – comment, si nous ne sommes pas là, démentir les on-dit? » Puis c’est le village médiatique planétaire qui s’est emballé: « Tsahal aurait… Tsahal pourrait… le docteur X confirme que Tsahal serait à l’origine de… ». Ah le poison de ces conditionnels subtils et soi-disant prudents! Dans deux jours, on ne parlera plus de la rumeur de Zeitoun. Mais qu’en conclura le monde? Que c’est parce qu’elle était absurde? Ou parce qu’une horreur chasse l’autre et que Tsahal aurait gravi un degré de plus, entre temps, sur l’échelle de l’abomination et du crime? Oz, le Camus d’Israël. La désinformation, ou le mythe hébreu de Sisyphe.
[…] Le ton monte à Paris. Jean-Marie Le Pen déclare que Gaza est un camp de concentration. D’autres, du côté de la gauche radicale, tonnent qu’il n’y a pas eu, depuis longtemps, pire massacre de Musulmans que celui des Gazaouis. Et les 300 000 Darfouris, camarades? Et les 200 000 Bosniaques? Et ces dizaines de milliers de Tchétchènes que Poutine alla « buter jusque dans les chiottes » et qui ne vous arrachèrent pas une larme? […] Lire l’intégralité de l’article
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