
Ce qui manque dans le monde musulman, ce sont des leaders religieux avec lesquels nous puissions parler
Pour l’évêque suisse d’Arabie, le vote antiminarets de ses compatriotes n’est pas «la fin du monde, ni une affaire d’Etat». «Si je pouvais construire des clochers sur mes églises, peut-être que la question des minarets ne se poserait pas en Suisse», déclare Paul Hinder bien calé dans le fauteuil de son bureau de la cathédrale Saint-Joseph d’Abou Dhabi. Extraits de l’entretien publié dans L’Hebdo:
« […] «Depuis le 29 novembre, quelque chose s’est brisé», nous a même affirmé Ali Fadlallah, dignitaire chiite libanais très proche du Hezbollah (lire notre édition du 10 décembre). Est-ce aussi votre avis?
C’est une réaction primitive. Infantile même quand on constate ce qui se passe dans certains Etats musulmans gangrenés par la corruption, où les chrétiens ont des droits réduits. C’est facile de regarder la paille dans l’œil de notre pays et d’oublier sa propre poutre.
Vous êtes en train de nous dire que les musulmans de Suisse ne doivent pas se plaindre…
Non pas du tout. J’accepte la critique vis-à-vis du vote suisse, qui est à mon avis une erreur, un point noir de notre histoire. Ce vote fragilise en outre la position des chrétiens d’Orient. Les citoyens helvétiques ne nous ont pas aidés en donnant du grain à moudre aux extrémistes. Mais attention: cette question doit rester un débat intérieur à la Suisse. Ce n’est pas la fin du monde, ni une affaire d’Etat. Je dis aux gens dans le monde musulman que s’ils se montrent très sévères avec les Suisses, ils doivent aussi analyser la situation dans leur propre pays. Cela serait plus juste. Je leur dis aussi que si je pouvais construire des clochers sur mes églises, peut-être que la question des minarets ne se poserait même pas en Suisse. Dans de nombreux pays musulmans, nous n’avons pas le droit de louer une salle. Il n’y a pas d’égalité de traitement.[…] Lire l’intégralité de l’entretien
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