Libération – Bernard Guetta « «C’est foutu», disent-ils tous » 14.01.2009 | […] Conversation avec un philosophe et un cinéaste de la gauche pacifiste. Le premier vitupère «cet Etat fasciste», le sien. Le second l’écoute, le laisse dire et finit par lui rétorquer qu’il arrive qu’on ne puisse plus changer la donne que par la force et qu’elle a, en l’occurrence, a suffisamment affaibli le Hamas pour lui faire, à l’avenir, peser ses risques. «Ah, oui ? Et maintenant, lui demande le philosophe ? Qu’est-ce qu’on construit sur ça ?»
Du cinéaste aux ministres, les Israéliens ne savent pas plus répondre à cette question que les intellectuels de Ramallah. Militairement parlant, le Hamas a essuyé un revers durable. Le Hezbollah libanais a si bien reçu le message qu’il n’a pas bougé.
A ses frontières nord et sud, Israël vient de donner à réfléchir aux deux leviers régionaux de l’Iran. Il a rétabli, disent ses dirigeants, «sa capacité de dissuasion régionale» mais, dans tout le Proche-Orient, le radicalisme islamiste s’est nourri de l’abomination de Gaza. Unis à Israël par leur crainte commune des islamismes et de l’Iran, les régimes arabes n’en sortent pas renforcés et, s’il reste un point d’accord aux partenaires de Genève, c’est leur conviction de ne plus rien pouvoir pour la paix.
Seules les grandes puissances, disent-ils tous, israéliens et palestiniens, pourraient l’imposer, contraindre ces deux nations à fixer leurs frontières et coexister.[…] Lire l’intégralité de l’article
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